Pourtant, selon une étude récente, elles ne seraient pas sans danger... Sujet très sérieusement débattu le 11 mars dernier à un congrès d'ophtalmologistes (JRO de Paris).
A suivre...

LED, de quels risques biologiques parle-t-on ? Sources: © ZeMedical
Selon les agences de sécurité sanitaire : “ l’arrivée des LED sur le marché de l’éclairage grand public marque un tournant sans précédent : c’est la première fois que des sources lumineuses à risque avéré sont accessibles au grand public, en vue d’applications domestiques et qui plus est, sans marquage de ce risque ”. Les risques sanitaires de l’éclairage par LED sont la résultante d'une part d’une très grande densité de surface lumineuse intense issue de sources de très petite taille, d'autre part de l’usage de lumières dans un spectre d’émission riche en lumière bleue, c’est-à-dire à courtes longueurs d’onde proche des ultraviolets. On évoque des effets biologiques sur la rétine : brûlure, effet photochimique, éblouissement. Par ailleurs il est évoqué d’autres effets potentiels tels la perturbation des rythmes circadiens (rythme des 24 heures), du réflexe pupillaire et des effets stroboscopiques.
La brûlure de la rétine
Le risque d’effet thermique résulte d’une exposition de courte durée à une lumière très intense. Un tel danger concerne les lumières dans toutes les longueurs d’onde, de l’ultraviolet à l’infrarouge en passant par les ondes visibles. On associe surtout ce risque aux lasers. Il est peu probable d’observer des brûlures de rétine dans l’usage le plus classique des LED.
Le risque photochimique
L’observation chez l'homme en cultures cellulaires et chez l’animal démontrent la toxicité des courtes longueurs d’ondes (bleues) pour la rétine. Le risque d’effet photochimique est associé à la lumière bleue selon la dose cumulée de l'exposition. On parle d'effets modérés répétés sur de longues durées.
Les lésions photochimiques touchant les photorécepteurs et cellules de l’épithélium pigmentaire de la rétine apparaissent de façon retardée et ne sont pas visibles à l’examen ophtalmologique. Les interactions observées induisent la production de radicaux libres, cytotoxiques à forte dose. Les pigments photoréactifs dans l’épithélium s’accumulant avec l’âge augmentent le risque de stress oxydant. La mort de la cellule a des conséquences d’autant plus marquées qu’elle touche la région de vision centrale (la macula). Cependant, on ne sait pas encore si de telles lésions pourraient, au long cours, favoriser une dégénérescence de la macula (DMLA).
Les adultes se protègent du risque photochimique car le cristallin adulte est jaune, une couleur qui absorbe en partie les rayonnements bleus. De plus les pigments maculaires protègent en partie de la toxicité en absorbant la lumière bleue. Or ces mécanismes protecteurs sont plus faibles chez l’enfant (son cristallin est transparent) ainsi que chez le sujet opéré de cataracte et donc sans cristallin ou doté d’un implant (sujets aphake et pseudophake). La protection est aussi réduite si le pigment maculaire est diminué, comme lors de certaines pathologies comme la DMLA.
Éblouissement
On parle dans ce cas soit d’éblouissement d’inconfort, soit d’éblouissement d’incapacité. L’éblouissement d’inconfort consiste en une sensation désagréable ne troublant pas la vision des objets, le phénomène peut se renforcer par la différence de contraste en cas d’obscurité. Il est alors associé à une baisse ponctuelle de la performance visuelle. Autre cas, l’éblouissement d’incapacité est un trouble de la vision des objets avec apparition d’un voile sans sensation désagréable systématique. Cet éblouissement est susceptible d’entrainer des accidents domestiques comme des chutes ou de la route (collision), etc. Le mécanisme de l’éblouissement est particulièrement préoccupant en raison de l’intensité de lumière du LED.
Perturbation de l’horloge biologique
Une petite glande du cerveau, l’épiphyse (ou glande pinéale) concentre la production de mélatonine, hormone participant à la régulation de l’horloge biologique et donc du cycle des 24 heures. Cette glande est baignée cycliquement par la lumière du jour perçue par les yeux. L’horloge biologique est alors régulée par la suppression de la production de mélatonine, ceci au rythme des ondes naturelles reçues (longueur d'onde autour de 480 nanomètres ou nm).
Le LED au spectre différent de la lumière naturelle présente une très faible proportion d’ondes à 480 nm. En conséquence, cela pourrait exposer au dérèglement de l’horloge biologique et du rythme circadien. Le dérèglement de l’horloge biologique peut avoir des conséquences métaboliques, sur l’humeur (dépression...), sur les cycles veille/sommeil, etc.
Perturbation de la contraction pupillaire
La contraction de la pupille est aussi régulée chez l’homme selon des longueurs d’onde autour de 480 nm. La contraction pupillaire réflexe pourrait être réduite en présence d’éclairage à LED. Cela pourrait conduire à une exposition rétinienne plus importante avec les risques accrus associés à la lumière bleue.
Risque lié au papillotement de la lumière LED
Conséquence de sa technologie, la lumière du LED peut présenter des fluctuations rapides et de grande amplitude, le plus souvent imperceptibles. Ainsi, lors de situations particulières (mouvements...), elle peut être responsable d’effets stroboscopiques. Justifiant plus d’études, de tels effets peuvent avoir une incidence sur la santé : crises d’épilepsie pour les sujets à risques, performances visuelles et sécurité.
Source : Effets sanitaires des systèmes d’éclairage utilisant des diodes électroluminescentes (LED), Avis de l’Afsset Rapport d’expertise collective octobre 2010