Moron a écrit:ok pour les lunettes...
oui on attend tous les réponses :
- sur le délai sans lentilles pour obtenir une topo la plus représentative
- et sur le fait que oui ou non une topo puisse être "impossible car le kc est trop avancé"
suspens...!!!
Pour répondre tes questions, voici un petit compte rendu téléphonique avec le Pr M de Toulouse et un ophtalmologiste parisien spécialisé en lentilles :
sur le délai sans lentilles pour obtenir une topo la plus représentative.
C’est très difficile de répondre à cette question car cela dépend de nombreuses choses, de la nature de la cornée, des matériaux de la lentille portée et parfois même du régime alimentaire du patient et donc de chaque kératocône. Cela dépend aussi de la machine utilisée et de la raison pour laquelle l’examen sera réalisé. Dans le cas de lentilles rigides, le temps pour qu’une cornée retrouve sa forme naturelle est très long. En adaptation de lentilles, pour obtenir la topographie la plus représentative possible, on pourrait dire une semaine pour les lentilles souples est trois semaines pour les lentilles rigides. Mais ce n’est qu’une moyenne. Si le patient est suivi régulièrement, ces périodes peuvent être abrégées. Les algorithmes des vidéokératographes savent anticiper l’évolution de la cornée vers sa reprise "naturelle" (courbes de Gauss par exemple). Chez un patient non concerné par le KC et candidat à une chirurgie réfractive, Lasik par exemple, le temps de retrait des lentilles sera plus long. En effet, cette chirurgie nécessite des examens pré-opératoires très précis afin d’éliminer les cornées à risque. Mais là encore, l’expérience du chirurgien et le matériel d’examen à sa disposition pourront faire varier ce délai.
- et sur le fait que oui ou non une topo puisse être "impossible car le kc est trop avancé".
Pour différentes raisons, cette situation peut arriver, mais l’imagerie de l’œil ne cesse de se perfectionner. Que ce soit en topographie conventionnelle ou en topographie d’élévation, les instruments de mesures ont toujours leurs limites. La mesure est conditionnée par les propriétés optiques de la partie antérieure de la cornée : réfraction, larmes. Dans le cas de cornées présentant des anomalies de surface trop importantes, créant par exemple des intersections des contours de l’image de la mire, la modélisation par topographie peut devenir difficile ou créer des artefacts. Cette situation dépend du matériel utilisé par l’ophtalmologiste et de sa connaissance dans la machine servant à l’examen.
Si le cône est tellement prononcé que l’interprétation devient difficile, l’ophtalmologiste cherchera la raison en utilisant les autres moyens à sa disposition. Le plus souvent, c’est dans le contexte d’un KC très avancé, mais pas toujours… Si ça ne relève pas de la chirurgie, l’ophtalmologiste utilisera des lentilles gabarit ou des lentilles d’essais pour équiper son patient.
Dans le suivi d’un kératocône, l’examen par topographie sert à la fois à définir le stade d’évolution de la maladie du patient et à simplifier l’adaptation de lentilles. Les topographes reliés à des système de gestion peuvent aider l’ophtalmologiste dans le choix particulier de la géométrie postérieure d’une lentille (par simulation fluo) mais de nombreux adaptateurs de lentilles n’utilisent pas la topographie pour équiper en lentilles leurs patients. Il n’y a pas de règle, cela dépend des habitudes du praticien
Voili, voilà, j'espère que ça répond à tes deux questions.
Vincent