Historique
Guillaume Pellier de Quengsy (1750-1835) évoca dès 1789 la possibilité de remplacer la cornée malade par une cornée synthétique, projet qui est toujours en développement aujourd'hui.
C'était un ophtalmologiste réputé de Montpellier, en France,qui publia un ouvrage de référence intitulé "Précis ou Cours d'Opérations sur la Chirurgie des Yeux", en 1789. Ce livre contient la première description d'une méthode de traitement des cornées opaques, en plaçant une kératoprothèse (nouvelle cornée) à la place de la cornée malade.
Pellier de Quengsy imagina une cornée artificielle réalisée à partir d'un fragment de verre placé dans un anneau d'argent, et suturée à la sclère grâce à des fils de coton. Son livre contient des planches décrivant les instruments nécessaires et la technique envisagée.
Par la suite Erasmus Darwin (1731-1802) envisagea la trépanation de la cornée, ce qui ouvrit la voie aux greffes de cornée.
Dans les années 1970 on utilisa des kératoprothèses de Strampelli qui donnaient parfois des résultats intéressants.
Un chapitre de ce site est dédié à l'histoire de la greffe de cornée etun autre présente la greffe de cornée actuellement.
De nos jours, plusieurs équipes dans le monde travaillent à la réalisation de cornées synthétiques, mais il faut savoir qu'il s'agit là d'un travail difficile car de nombreux problèmes surviennent dans ce type de chirurgie.
Ce type de cornée doit posséder des qualités chimiques pour résister aux agressions, et des qualités physiques pour résister au frottement régulier des paupières.
La mise en place d'une telle kératoprothèse permet de ne pas toucher au segment antérieur et de laisser en place le cristallin. Il leur a même été possible de réaliser une chirurgie de la cataracte chez un patient qui avait bénéficié d'une cornée artificielle.
On se tourne actuellement vers des cornées synthétiques qui ont une optique entre 7 et 8 mm de diamètre, une épaisseur entre 560 µ au centre et 590 en périphérie, et qui ont une structure artificielle hybride. On utilise des matériaux poreux qui sont colonisables par les cellules du receveur. L'optique des cornées de ce type est constitué de polydiméthylsiloxane traité en surface au plasma froid par du polyvinylpyrolidone, ce qui entraîne une structure optique hydrophile.
La prochaine étape est d'obtenir des prothèses épithélialisables qui donneront une plus grande stabilité à ces prothèses. Nous n'en sommes pour l'instant qu'au stade de l'expérimentation animale. Sur le singe en particulier...