Je viens de lire une publication d'un grand professeur, qui pense que la cause du kératocône serait le frottement répété des yeux (et donc pas une conséquence comme on l'a souvent dit). Ce qu'il écrit est très intéressant:
il apparait que les frottements oculaires (ou les stress mécaniques répétés) ne sont pas la conséquence du kératocône, ni même un simple facteur de risque associé, mais très probablement LA cause du kératocône.
Il est avéré que les patients atopiques (allergiques) présentent un risque de kératocône plus élevé. En effet, les enfants et adolescents qui se frottent vigoureusement les yeux en raison des démangeaisons et de l’inflammation provoquée par les phénomènes d’allergie oculaire (conjonctivite allergique) risquent de provoquer l’apparition d’un kératocône. Les forces exercées sur le dôme cornéen par les doigts et les phalanges lors des frottements sont suffisamment intenses pour provoquer une rupture des jonctions reliant les fibres collagènes du stroma cornéen antérieur. Le dôme cornéen étant soumis à une force liée à la pression intraoculaire exercée sur sa surface postérieure, la rupture de l’arrangement harmonieux des fibres collagènes provoque une déformation irréversible de la cornée.
Autrement dit, selon l’auteur de ce site, un enfant ou un adolescent qui ne se frotterait jamais les yeux ne risquerait pas d’avoir un kératocône.
Comme signalé plus haut, cette hypothèse est fondée sur de nombreuses observations cliniques. Certains patients, ne se frottant qu’un oeil, développent un véritable kératocône unilatéral. Quand les patients atteints de kératocône arrêtent strictement de se frotter les yeux, le kératocône ne progresse plus (et ceci rend caduque la réalisation d’un cross-linking dont l’efficacité objective est douteuse).
Des patients ayant soudain développé l’habitude de se frotter les yeux (exposition à des poussières en milieu professionnel) ont développé un kératocône bilatéral en quelque mois: l’oeil où les frottements oculaires sont plus marqués et vigoureux présente en général une déformation plus importante.
Ainsi, selon l’auteur de ce site, le kératocône ne constitue pas une affection particulière mais un syndrôme topographique consécutif à un traumatisme répété de la cornée. Les frottements oculaires répétés conduisent à une fragilisation du tissu cornéen, qui présente une moindre résistance, et se déforme sous l’action de la pression intraoculaire. La déformation s’apprécie et se quantifie au mieux avec la topographie cornéenne.
Plus bas en commentaire:
Il est bien entendu crucial de cesser tout frottement oculaire. Si cette préconisation est respectée, le kératocône ne devrait plus évoluer. Une greffe ne me parait pas devoir être envisagée dans le futur.
C'est surprenant (pour moi en tout cas) et très encourageant. La solution pour freiner un KC serait d'arrêter de se frotter les yeux, et non des crosslinking et compagnie. Faites tourner ces infos svp !
source : http://www.gatinel.com/recherche-formation/keratocone-2/