de V2F le Mer Fév 18, 2004 10:20 am
Le Figaro du 18/02/04
Les médecins délivreront des «permis de conduire»
Françoise Lemoine
[18 février 2004]
Après l'instauration du permis probatoire le 1er mars (6 points au lieu de 12), le certificat médical d'aptitude va encore renforcer la réglementation de la conduite. Plus question, bientôt, qu'une personne ayant une acuité visuelle réduite puisse prendre le volant. Et même s'ils sont les plus concernés, les seniors ne sont pas les seuls visés par ces mesures, prévues pour la fin de l'année.
Insuffisance cardiaque sévère, dépendance avérée à l'alcool ou aux drogues sont quelques-unes des douze contre-indications retenues par le groupe de travail présidé par le professeur Henry Hamard, de l'Académie de médecine, qui a remis, le 12 février, ses premières conclusions au ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées, Jean-François Mattei.
Ce groupe d'experts avait été chargé, en novembre 2003, d'évaluer les contre-indications médicales à la conduite décrites dans le rapport du professeur Alain Dômont. Mais c'est aussi pour se mettre en harmonisation avec la législation européenne que ces mesures ont été décidées. La France restait le seul pays à ne pas avoir mis en place un certificat médical pour l'obtention ou le maintien du permis.
Les plus de 75 ans ne seront pas les seuls à passer des examens médicaux. Cette idée avait été jugée «discriminatoire, grotesque et inadaptée» par le secrétaire d'Etat aux Personnes âgées, Hubert Falco. Le gouvernement avait donc dû revoir sa copie. Il n'est pas, non plus, question d'interdire la conduite aux sourds et aux épileptiques sous traitement.
Les nouveaux textes obligeront en revanche chacun à rédiger un certificat sur l'honneur, sur lequel seront mentionnés ses pathologies et les médicaments consommés. En outre, le médecin traitant devra établir la liste des maladies incompatibles avec l'obtention ou le maintien du permis. La consultation sera à la charge du patient et sera plus onéreuse qu'une visite habituelle. «Un praticien pourra toujours refuser de signer le certificat», précise le professeur Henry Hamard, qui se demande cependant s'il ne serait pas souhaitable de mettre en place des médecins agréés.
Parmi les autres mesures envisagées, enfin, un examen médical pourrait être rendu obligatoire tous les dix ans pour les moins de 70 ans, tous les cinq ans jusqu'à 75 ans et tous les deux ans au-delà.
Libération:
es sourds, épileptiques, ou seniors de plus de 75 ans pourront continuer à conduire. Ceux qui souffrent d'apnée du sommeil, les myopes comme des taupes ou les alcooliques graves qui refusent de se traiter pourront, eux, être éloignés du volant. Hier, à l'Académie de médecine à Paris, le Pr Henry Hamard a mis fin aux rumeurs. Il a rendu publique la liste des affections lourdes et durables considérées comme incompatibles avec l'obtention ou le maintien du permis de conduire, extraite de son rapport au ministre de la Santé.
Au nombre de douze, elles appartiennent à des domaines médicaux différents : la cardiologie, l'ophtalmologie (outre une faible acuité visuelle, ceux qui ne peuvent ouvrir les paupières, ou souffrent de diplopie le fait de voir double), la neuropsychiatrie (par exemple, la démence très évoluée ou «le schizophrène qui pense que ce n'est pas lui qui conduit, mais Dieu...»). Sont aussi retenues : la dépendance avérée à l'alcool ou aux drogues, avec retentissement sur le comportement de l'individu, et refus de traitement.
Les médecins pourraient délivrer les certificats d'aptitude à la conduite. Une visite serait nécessaire tous les dix ans pour les moins de 70 ans, tous les cinq ans entre 70 et 75 ans, puis tous les deux ans au-delà. La consultation ne sera pas remboursée. «Ce sera un peu comme le certificat obligatoire de révision de la voiture», envisage le professeur.
Problème : ce n'est pas le médecin généraliste qui délivre le permis, mais le préfet. Un médecin peut-il transmettre ces informations sans trahir la relation de confiance avec son patient ? «Il va falloir modifier la notion de secret professionnel, et réfléchir à des dérogations, ou à l'idée d'un partage», répond Henry Hamard. Lui même, en tant qu'ophtalmologue (sic), a eu pour patient un chauffeur de taxi «myope comme on n'en fait plus» (2/10). «Il m'a dit : de toute façon, je n'arrêterai pas le taxi.» Que faire ? Ce chauffeur est un danger public. «J'ai posé la question au conseil de l'Ordre. On m'a dit : "Si vous le dénoncez vous serez condamné."» «On donne des conseils, dans la majorité des cas, le patient va nous écouter», estime le professeur. Sinon, en cas d'accident, qui sera responsable ?
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V2F le Mer Fév 18, 2004 10:44 am, édité 2 fois.
KC: Non / OG=9/10 OD=0,05/10 Corrigés--- Bonne MAVAC !... =^.^=