
Mais ça fait du bien de temps en temps de relire des sujets où on déconnait, surtout quand on a le moral à zéro.

On a parlé de comment les conjoints vivent le KC; on n'a pas encore parlé des enfants.
C'est quelque chose qui vient de me remonter en pleine figure ce soir.

On ne se rend pas toujours compte de la façon dont les enfants vivent le handicape d'un parents.
Personnellement, je suis bien placée pour le savoir puisque je suis moi-même fille d'handicapé.
Après avoir entendu à la réunion confessionnal de sa classe tous les professeurs d'Adrien dire qu'il était trop discret, qu'il ne participait pas assez, j'étais ce soir convoquée par son PP (prof principal pour les non initiés) pour la remise de son bulletin, pour m'entendre à nouveau dire les mêmes choses : Adrien est trop discret, Adrien ne participe pas assez et, cerise sur le gâteau, il faut laisser plus d'autonomie à Adrien.
Mes pauvres gamins, ils n'ont pas le choix que d'être autonomes!
Depuis quelques années, comme j'étais obligée d'enlever mes lentilles le plus tôt possible le soir, j'ai cessé de m'occuper de leurs devoirs. C'est Eric qui a pris la relève dans la mesure de ses disponibilités.
Ce qui signifie pour lui, faire ses journée de travail à 100 à l'heure pour ne pas rentrer trop tard et pour moi, essayer de tout caser : travail, maison, enfants entre 6h00 et 20h00. Donc une vie de dingues pour tous les deux.
Maintenant que ça va mieux, (quand ça va mieux

Alors je me refugie dans le travail.
Alors quand on vient me dire que je ne laisse pas assez d'autonomie à mon gamin, ça fait mal, parce que je sais bien que s'il est comme ça, même si c'est aussi à cause de sa place de 2ème coincé entre n°1 et n°3, c'est certainement parce qu'à un moment j'ai dû lâcher prise.
J'ai même un jour entendu mon aîné dire à mes parents que je ne faisais même plus à manger le soir. Personne n'a eu l'idée de préciser que quand je ne peux plus mettre mes lentilles, je ne suis plus bonne à rien.

Bien sûr, sur la fiche de renseignements, à la rentrée, il n'est pas précisé "mère handicapée". D'ailleurs qui le croirait? Ca ne se voit pas. Et en public, j'essaie toujours de faire bonne figure, même quand j'ai très mal. Ce qui peut d'ailleurs me faire passer pour une fofolle hyperactive, parfois, à force d'être tendue tout en essayant de faire comme si tout allait bien et donc même d'en faire plus, histoire de ...
Bref, cette mère-là, elle n'est pas toujours très sortable!

Un autre proche, si l'on peut dire : le médecin de famille.
Lundi matin, j'arrive au boulot. "Bonjour tout le monde!" Et vlan! Les agents de service on laissé un endroit avec plus de cire qu'ailleurs et je glisse. Sentant que je pars en arrière, je rétablis et je pars en avant pour aller me fracasser le nez sur le dossier d'une chaise, pour terminer par terre emportée par le poids du cartable.

Visiblement rien de cassé mais des maux de tête ensuite en classe. Je fais une déclaration d'accident du travail au cas où.
Le soir, je vais voir le médecin. Il n'en revient pas de l'état de mon dos.

Je lui explique que la chute n'a certainement rien arrangé mais que je suis dans cet état depuis le mois de mars puisque j'ai eu très mal aux yeux depuis ce moment-là jusqu'en septembre et que j'étais donc très tendue. Visiblement, il a complètement oublié que j'avais un KC et il ne sait toujours pas ce que c'est.
Quand aura-t-il l'idée de prendre ne compte la bonne femme dans son ensemble et non pas seulement un dos, un estomac, des insomnies ...?
Pour couronner le tout, j'ai passé la journée de lundi avec une gêne à l'oeil droit pour me rendre compte le soir que j'avais perdu la lentille souple du piggyback. Il faut le faire!


Il ya des semaines où on ferait mieux de rester chez soi ...

C'était ma minute lâcher prise.

Bon, c'est bientôt Noël! La vie est belle!

