Vacances 2009 - Association kératocône - Le site des cornées KC ...

Que ce soit lors des sports nautiques, de la baignade, sous la douche, la projection d'eau sur les lentilles augmente le risque infectieux. Le chlore de l'eau de piscine s'accumule dans le matériau des lentilles souples et fragilise la surface oculaire. Il est donc conseillé d'enlever ses lentilles pour la baignade.
Si le défaut visuel est important et la baignade impossible sans correction, il est conseillé de remplacer ces lentilles habituelles souples ou rigides par une lentille souple jetable journalière que l'on jettera le plus rapidement possible. A noter que les lentilles jetables diminuent également l'angoisse de les perdre!

Si, comme pour le kératocône, la cornée supporte très mal les lentilles souples et que la baignade est inenvisageable sans lentilles rigides, il conviendra d’utiliser des lunettes de piscine ou un masque de plongée. Préférez des modèles assez larges et de qualité.
Trop petits, la pression sur les paupières risquent de géner le déplacement des lentilles sur les cornées. Il existe de nombreuses marques disponibles chez les opticiens ou les magasins de sports. Demetz est réputé pour ses produits sérieux et spécialisés :

Une très intéressante publication scientifique parue en 2007 dans les « Cahiers d’Ophtalmologie » (*) dresse la place de la contactologie dans les consultations d’urgences ophtalmologiques hospitalières. Cette étude, qui concerne essentiellement les lentilles souples permet d’apprécier la cause ou le facteur déclenchant de l’incident ayant nécessité le déplacement du patient. Dans tous les cas recensés, sans exception, il y a eu un mauvais usage des lentilles de contact : port, entretien, règles d’hygiène. Bien entendu, plus que d'autres utilisateurs, les patients concernés par le kératocône sont parfaitement informés des risques liés au port des lentilles, mais il semble important de rappeler les mauvaises habitudes et de ne pas oublier que la "contactologie" représente environ 7 % des consultations d'urgence ophtalmologique hospitalière.

Une semaine d'urgence en service oph
Ce travail reprend les dossiers des patients ayant consulté aux urgences d’ophtalmologie pour une pathologie en rapport avec le port de lentilles de contact au cours de la 2e semaine d’octobre 2007 au CHNO des Quinze-vingts. Cette semaine là, 527 patients se sont présentés aux urgences (service très calme en raison de grèves… ). Parmi eux, 38 ont consulté pour une pathologie liée au port de lentilles.

Profil du patient
Ces patients font partie de la catégorie socioprofessionnelle moyenne supérieure, travaillant dans le secteur tertiaire principalement. Le travail à l’écran concerne 94 % d’entre eux, pour une durée de 2 à 10 heures par jour (5 heures en moyenne).
Ils sont 70 % à ressentir une sécheresse oculaire ; 40 % sont fumeurs ou exposés au tabac (rappelons que la loi sur l’interdiction de fumer dans les établissements accueillant du public n’était pas instaurée en 2007).

La moyenne d’âge des consultants porteurs de lentilles est de 32 ans, les tranches d’âges les plus représentées étant celles des 21/40 ans. Il y avait 17 hommes et 21 femmes ; la proportion d’hommes est donc très importante puisque les deux tiers des porteurs de lentilles sont des femmes ;-)
84 % des patients ont consulté en journée, 16 % la nuit.
Des lentilles souples hydrophiles étaient portées par 35 patients (92 % des cas). Une lentille sur cinq était en silicone-hydrogel. Le rythme de renouvellement était mensuel (62 %), journalier (15 %), ou bimensuel (9 %). Il s’agissait de lentilles colorées dans 6% des cas. Trois patients étaient équipés en lentilles rigides.

2/3 de pathologies infectieuses, 50% d’abcès cornéens
Les pathologies infectieuses, bactériennes dans tous ces cas, ont représenté deux tiers des consultations en urgence : 13 abcès de cornée (50 %), 5 conjonctivites, 5 kératites, 1 ulcère, 1 chemosis. Les deux principaux types de germes retrouvés étaient des staphylocoques (50 %) et des Pseudomonas (15 %), les autres étant des Serratia, des Klebsiella, des streptocoques et des Stenotrophomonas.
Un quart de ces patients avait déjà présenté au moins une pathologie infectieuse oculaire en rapport avec le port des lentilles. Les pathologies non infectieuses correspondaient à des erreurs d’entretien ou de manipulation des lentilles, des irritations, des kératites, et des syndromes secs.

Des comportements à risques...
Le lavage et le séchage des mains avant la manipulation des lentilles ne sont pas systématiquement pratiqués par 21 % de ces porteurs. Ils sont 25 % à poser leur lentille même si elle a été en contact avec le lavabo (chute lors de la manipulation), une patiente utilise l’eau du robinet et sa salive pour le nettoyage… Enfin, 76 % se baignent en piscine ou prennent leur bain ou leur douche avec leurs lentilles.
Du côté des produits d’entretien, la moitié d’entre eux utilisent, exclusivement ou non, des produits blancs. La fréquence de changement de l’étui est très variable, de un mois à plus d’un an. Son nettoyage avec la solution d’entretien aussi. Le "topping off", c'est à dire la remise à niveau de la solution dans l’étui, est pratiqué au lieu du remplacement...

Une fréquence de renouvellement des lentilles pas toujours respectée...
Parmi ces patients, 22 % conservent leurs lentilles mensuelles 40 jours, 65 % portent leurs lentilles à renouvellement bimensuel pendant 1 mois, 10 % gardent leurs lentilles en hydrogel la nuit. Le nombre d’heures de port par jour est significativement plus élevé chez les patients venus consulter pour une infection.

Trois patients ont été hospitalisés...

- un ulcère dendritique cornéen traînant,
- un abcès de cornée avec infiltrat cornéen,
- une kératite dendritique.

(*) Les Cahiers d’Ophtalmologie - n° 122 • Septembre 2008

Dr Jean-Philippe Colliot,
Chantilly et unité de contactologie (Service III) CHNO
des Quinze-Vingts
Dr Françoise Degeorges
Paris XIII et unité de contactologie (Service IV) CHNO
des Quinze-Vingts

Contrairement à ce qu'on lit parfois sur Internet, le sérum physiologique n'est pas un produit d'entretien, il peut lorsqu'il est utilisé en dosettes servir de liquide de rinçage (juste avant la pause), mais surtout pas de conservateur. Il faut uniquement utiliser les produits recommandés par votre ophtalmologiste. Chaque cornée a sa lentille, chaque lentille a son produit! On peut aussi durant le port instiller quelques gouttes pour réhydrater les lentilles mais son efficacité est extrêmement limitée, préférez les solutions prévues à cet effet comme le Larmabak ®. Tous les collyres, même en vente sans préscription, sont des médicaments. Renseignez vous auprès de votre spécialiste. Pour un nettoyage plus efficace, n'oubliez pas de masser délicatement vos lentilles (souples ou rigides). Cette action éliminera efficacement les lipides et les protéines fixés en surface.

Si vous partez en vacances dans des pays où l’hygiène et l’eau font défaut, prévoyez un gel antibactérien sans rinçage pour nettoyer vos mains. Si vous crapahutez dans le bush australien sous un soleil de plomb, évitez les sacs à dos noirs qui absorbent plus la lumière et donc la chaleur. Vos produits pour lentilles seront un peu plus au frais. N’oubliez pas, qu’une fois ouverte, une solution pour lentilles peut devenir rapidement un véritable bouillon de culture à des températures supérieures à 25°C. Le risque est très rare mais il existe. Des germes toxiques ou des champignons comme le fusarium peuvent s’y développer et provoquer des kératites graves. Pour être tranquille, l’idéal sera d’utiliser plusieurs kits de voyages comme de nombreux fabricants en propose aujourd’hui (voir plus bas).

Lavez toujours soigneusement vos mains avant de manipuler vos lentilles.
Pour éviter de confondre vos lentilles, mettez-les (ou enlevez-les) toujours l’une après l’autre, en commençant systématiquement par la même lentille.
N’utilisez jamais de collyres ou de produits qui ne sont pas spécifiquement prévus pour les lentilles
N’utilisez jamais votre salive pour mettre, humecter ou nettoyer vos lentilles.
Ne gardez pas vos lentilles pour dormir (sauf accord de votre ophtalmologiste).
Nettoyez, rincez et décontaminez vos lentilles chaque fois que vous les retirez avec une solution spéciale pour lentilles.
N’utilisez jamais l’eau du robinet pour mettre, humecter ou nettoyer vos lentilles.
Ne laissez pas les flacons débouchés ou mal fermés quand vous ne vous en servez pas.
Ne mettez pas l’embout des flacons en contact avec une surface (y compris vos doigts, vos yeux ou les lentilles).
N’utilisez jamais des solutions périmées.
Ne réutilisez pas la solution contenue dans votre étui. Rincez votre étui chaque jour et laissez-le sécher à l’air libre.
N’échangez jamais vos lentilles avec quelqu’un. Les lentilles cosmétiques sont personnelles! Risque de transmission de maladies (hépatites, herpès, prions, etc.).
Renouvellez vos lentilles selon les recommandations indiquées par votre spécialiste.
Evitez tout contact de vos lentilles avec des produits cosmétiques comme le savon, le maquillage, les lotions hydratantes ou les crèmes solaires.
Ne portez pas vos lentilles lorsque vous êtes exposé à des fumées ou émanations irritantes (peintures, laque pour cheveux, spray pour nettoyer le four, etc.)
Retirez vos lentilles pour vous baigner ou prendre un bain.

A SAVOIR

En cas de douleur, irritations oculaires, brûlures, picotements, démangeaisons, gêne persistante, rougeur inhabituelle, sécrétions, larmoiement excessif, éblouissements, irisations, brouillard ou baisse d'acuité visuelle, il est indispensable de consulter rapidement un ophtalmologiste.
La grossesse et certains médicaments peuvent perturber la sécrétion lacrymale et rendre inconfortable le port des lentilles. Des antibiotiques anti-tuberculeux comme la rifampicine ou la rifabutine peuvent colorer irréversiblement les lentilles.

A cause d’un risque septique, en cas de conjonctivite, même bénigne, interrogez votre ophtalmologiste pour savoir si vous êtes autorisé à porter vos lentilles. Idem, en cas de chalazion ou d’orgelet. Certains collyres ne doivent jamais être instillés directement sur les lentilles. C’est le cas de collyres anesthésiques, comme la Novésine, qui est formellement contre-indiquée à cause du risque de perforation cornéenne d’autant plus redoutable que le pouvoir de l’anesthésiant la rend totalement asymptomatique…

La pratique de certaines activités de vacances peut compliquer le port des lentilles. Concernant le kératocône, il existe des contre-indications à connaître que vous trouverez dans cette page :

Les sports d'altitude
La cornée sous lentille peut manquer d'oxygène lors des efforts prolongés ou en haute altitude. Les lentilles rigides ont l'avantage d'une meilleure oxygénation dans un milieu où l'oxygène est raréfié. Elles sont moins sensibles au dessèchement lorsque l'air est froid et sec. Pour l'escalade, les lentilles rigides sont contre-indiquées en raison du risque de perte et de poussières sous lentilles. Dans tous les cas, et comme à la mer, les lunettes solaires de protection sont indispensables (même si les lentilles contiennent des filtres UV).

L'équitation
Les lentilles souples sont de loin préférables car les manèges sont très empoussiérés. En raison des risques infectieux, on préférera remplacer les lentilles habituelles par des lentilles jetables journalières. Les porteurs de lentilles rigides utiliseront des lunettes protectrices.

Jardinage et bricolage
Lentilles ou pas, le bon sens dictera de porter des lunettes de protection. Aucune lentille, qu'elle soit souple ou rigide, ne protège la cornée d’une épine de rosier ou de l’impact d’un bout de béton en perçant un mur… Certains sports sont contre-indiqués. Concernant le kératocône, vous trouverez en page contre indications des informations utiles.

L'air des cabines étant climatisé et avec un taux d'humidité relativement bas (10 à 20 %), les porteurs de lentilles cornéennes peuvent être indisposés par un air sec et frais. Plus le vol est long, plus ils seront incommodés. L’effet de ce confinement sera d’autant plus ressenti en cas d’insuffisance lacrymale. Si vous partez vers l'Australie, il ne faudra pas hésiter à recourir aux collyres! Demandez conseil à votre ophtalmo. A noter que certains produits liquides ont tendance à s’épaissir en vol. Cet effet d’altitude ne change en rien les propriétés du produit.

Quelques conseils pour votre vol:

J'ai lu qu'il était interdit d'embarquer des liquides en cabine...
C'est vrai et faux et il existe beaucoup de légendes sur Internet! Depuis 2006, lors des contrôles de sûreté d’embarquement, chaque passager doit présenter séparément de ses bagages à main et dans un sac en plastique transparent fermé d’un format d’environ 20 cm sur 20 cm, flacons, tubes et autres contenants de 100 ml maximum chacun (1L au total).