Après quelques frayeurs, il semblerait que ma greffe laméllaire soit en bonne voie. Comme les témoignages concernant ce type de greffe ne sont pas très courant sur le forum, je vais vous faire un petit résumé de mon expérience

Semaine 0: Greffe laméllaire profonde.
Le 27 février, on pratique sur mon oeil droit une greffe laméllaire profonde.
Pourquoi une greffe laméllaire? Comme je n'avais plus le choix pour cause d'opacité, je me suis dit que cette opération était sans doute à tenter étant donné que je ne suis pas très vieille (27 ans aujourd'hui

Le plus difficile était de trouver un chirurgien expérimenté dans cette technique (qui demande pas mal de précision) mais je crois l'avoir trouvé donc, je me dis : on y va!
L'opération se déroule bien, j'ai toujours mon endothelium, maintenant reste à attendre. En principe, la cicatrisation prendra entre 3 et 6 semaines.
Semaine1: Stand by.
La deuxième visite de contrôle est mitigée. Les tissus n'ont toujours pas commencé à travailler. Ce n'est pas affolant, il faut juste attendre et voir.
Semaine2: Espoir
Troisième visite de contrôle, mes tissus ont commencé à se tendre mais toujours aucun signe d'adhérence avec le greffon. On attend mais dans 2 semaines, si il n'y a toujours aucune adhésion, il faudra penser à injecter de "l'air" afin de ne pas être obligé de regreffer.
Semaine 3: Désespoir...
Toujours aucune évolution, mon chirurgien me donne un rendez-vous 10 jours plus tard en me disant que si rien ne s'est passé d'ici là, il bloque la salle d'opération pour moi et on y va pour injecter des petites "bubulles"
Semaine 4 +5 jours: On tente le tout pour le tout
Visite de contrôle et toujours aucune adhérence. A ce stade, ce n'est pas normal et il faut agir. Donc direction salle d'op... Pas d'anesthésie générale cette fois, ils me donnent juste un calmant qui me fait dormir quelques minutes, quand je me réveille, j'ai une aiguille dans l'oeil et je dis au chirurgien que j'ai mal. Heureusement, il a presque fini et quelques secondes plus tard, je ne ressens plus la douleur.
Mais débute alors une longue après-midi. Comme je suis enceinte, mon chirurgien ne peut pas me prescrire le calmant qui me soulagerait mais il me prévient déjà que je vais avoir mal. Il me donne son numéro de portable et me dit de l'appeller si jamais ça ne va pas du tout.
Je me dis qu'il exagère mais deux heures plus tard, je comprends ce qu'il voulait dire. En fait, il m'a injecté du gaz dans l'oeil. Ce gaz sous l'effet de la chaleur se dilate ce qui augmente la pression, ce qui est très très douloureux. La douleur dure toute l'après-midi et une bonne partie de la nuit. Roland apelle le chirurgien deux fois parce qu'il est affolé de me voir dans cet état. Finalement, je prends du dafalguan (un des rares trucs qui est autorisé pendant la grossesse). La douleur ne s'estompe pas mais ça me calme et je parviens à m'endormir.
Semaine 5: Victoire!
Le lendemain de l'opération, j'ai déjà beaucoup moins mal. On va à la visite de controle et mon chirurgien m'annonce que ça y est: il constate déjà une adhérence. Pour être certain, il me demande de revenir dans 2 jours. J'y suis donc retournée aujourd'hui et il semblerait que je sois tirée d'affaire! La greffe n'adhérait pas parce qu'il y avait de l'eau entre mes tissus et le greffon. Du coup, lors de la petite intervention, mon chirurgien a viré l'eau et en injectant le gaz, il a permis aux deux parties de se mettre en contact et donc d'adhérer!
En 27 ans, c'est le plus beau cadeau d'anniversaire qu'on m'ait jamais fait

J'aimerai terminer mon post par une comparaison entre greffe transfixiante et greffe laméllaire du point de vue du patient.
La greffe laméllaire est très différente de la transfixiante dans les premiers temps car le greffon n'est pas clair dès le début et on a l'impression d'être dans le brouillard. J'en parle parce que comme j'avais déjà eu une greffe transfixiante, ça m'avait choqué. Je ne m'attendais pas à ça.
D'un point de vue du vécu, j'ai trouvé les suites de la greffe laméllaire plus stressantes mais parce que j'ai eu ce problème d'adhésion et que je comparais sans cesse à me première greffe, qui en fait, n'avait rien à voir.